dimanche 21 novembre 2021

Le monument aux morts de Rossillon : son histoire, son livre d’or.

Devant l’église du XIIe siècle, le visiteur peut s’attarder et contempler le monument aux morts de cette commune pour y lire les noms gravés, sans connaître l’histoire de sa construction.


A l‘issue de la Grande Guerre, la commune de Rossillon décide l’érection d’un monument destiné à rendre hommage à ses enfants morts pour la Patrie.
Un comité est créé sous la présidence de Marius Vitte ; il est composé de Louis Suchet, Président en exercice, du Vice-Président François Tournier-Billon, de deux secrétaires : Louis Perraz et François Dubois, le trésorier est Léon Deville.
12 quêteurs sont recrutés : ils feront appel à la générosité des habitants de la commune et des environs.
5.446.75F seront collectés auprès de 235 donateurs. Parmi eux, de nombreux Rossillonais, mais également des Parisiens, des Lyonnais, des Genevois, des Brésiliens et un Monégasque. Tous ayant un lien plus ou moins étroit avec le village.
A cette somme, s’ajouteront des ressources diverses provenant de vente de cartes postales, de collectes faites lors de la vogue, de banquets ou de mariages.
Parmi les dépenses figurent le coût du monument proprement dit (6.683.60F), les frais engagés par la souscription ainsi qu’une provision pour l’inauguration et le banquet. Il manque alors 980F pour boucler le budget. Le 20 novembre 1921, le monument conçu par l’architecte Louis Suchet, réalisé par le sculpteur Elie Marius Descôtes-Genon est inauguré en présence du sénateur Chanal, d’un représentant du Préfet de l’Ain, de conseillers généraux et d’arrondissement et des maires des communes du canton.
Le 21 novembre 1921 (au lendemain de l’inauguration), la mairie, sous la présidence du maire Francisque Carrier prend une délibération afin de subventionner le comité à hauteur de 1000F.
A ce jour, le cimetière a été déplacé et le monument trône seul sur la place de l’église. On peut y lire les noms des morts pour la France de la guerre de 1870 à la guerre d’Algérie.
Le livre d’or de ce monument est conservé précieusement par la mairie de Rossillon.
Nous remercions le maire, Georges Bouvier, qui a bien voulu nous autoriser à le consulter et à en reproduire quelques pages.

dimanche 24 octobre 2021

Les Espagnols de Preveyzieu – juin 1944

 



Ils étaient 40 bûcherons employés par l’entreprise Romeggio de Belley, rattachés au 128e Groupe de Travailleurs Etrangers d’Ambérieu-en-Bugey.

Ces GTE ont été créés en 1940 pour pallier la captivité par les Allemands de plus d'un million de Français.
40 000 réfugiés étrangers (juifs, républicains espagnols, Polonais...) seront incorporés dans une centaine de groupements, véritables camps de travail dans lesquels les conditions de vie étaient notoirement insuffisantes, les contrôles permanents et où l'absence de rémunération était la règle.

Récit de M. Santos : ces Espagnols (sans lien avec la Résistance) auraient été dénoncés par une personne condamnée et fusillée par le Maquis à la Libération, près du cimetière de Contrevoz.

Au matin du 19 juin 1944, les troupes allemandes encerclent le hameau de Preveyzieu.

Sept bûcherons sont arrêtés et emmenés à pied de Preveyzieu à Contrevoz, puis transférés à l’école d’Artemare où ils trouvent d’autres personnes (résistants ou non) capturées entre Hauteville et Artemare, entre le 12 et le 16 juin. Certaines d’entre elles seront relâchées, 19 seront enfermées et interrogées dans une cave d’une maison d’Artemare.

Le 20 juin, ces personnes sont emmenées à Challes-les-Eaux par les troupes allemandes de représailles, basées dans la région chambérienne.
Elles seront toutes exécutées en début de soirée.
Parmi ces martyrs, figure Joseph Barrier, maire de Rossillon, qui tenta en vain de sauver ces otages.
Elles seront inhumées à Challes avant d'être, pour certaines, transférées dans les concessions familiales. Les dépouilles des autres ont rejoint le cimetière du monument des Maquis de l’Ain au Val d'Enfer à Cerdon.

À Preveyzieu, trois résistants furent blessés lors de l’accrochage avec les Allemands : Mazzia, Sisaburo et Dupont.
Ils furent cachés à Preveyzieu puis soignés par le Docteur Speklin qui les fera hospitaliser à Belley.
Quant à Romano Lazzarini, il fut mortellement touché. Une stèle a été élevée à sa mémoire le long de la route qui mène de Preveyzieu à Ordonnaz. Elle est régulièrement fleurie.

Résumé d’un dossier communiqué par Thomas Lesobre.
Tous les éléments ayant servi à son élaboration sont consultables au local de l'association ABIS, le vendredi après-midi à la Maison Saint-Anthelme à Belley.

dimanche 17 janvier 2021

1906 – le 133 de Belley et la catastrophe des mines de Courrières.

 Le 10 mars 1906 a lieu la plus importante catastrophe minière d’Europe dite catastrophe de Courrières : 1099 morts.

L'émotion qui s'ensuivit, et la polémique sur la gestion des secours, sont à l'origine d’une crise politique et sociale qui débouche sur l’instauration du repos hebdomadaire.




Un mouvement de grève s’étend sur le Nord Pas de Calais et gagne tout le bassin minier français. Face aux mineurs en colère, Georges Clemenceau, alors ministre de l’intérieur, mobilise 30 000 gendarmes et soldats.


Obsèques des mineurs

En avril 1906 le 133ème R.I. de Belley est envoyé à Denain.


Arrivée de l’infanterie à Denain.



Denain le 29 avril 1906. Dementhon 133ème R.I. 12ème Compagnie. «  Notre voyage s’est effectué dans de bonnes conditions. Arrivés à 10 h ¼ le lendemain soir de notre départ… ».


Cantonnement de l’infanterie.



De retour à Belley. Oblitération du 17/07/1906

Ce n’est pas mal. Hein ! Au revoir. P. Eugène (11e Cie)""… je pense que tu n’auras pas beaucoup de peine à me reconnaître dans ce groupe. Je me suis fait photographier quelques jours après mon retour des grèves.

En 1911 le 133ème de Belley est de nouveau mobilisé pour assurer le service d’ordre pendant la révolte des vignerons de Champagne.


Jusqu’en1920, on a souvent recours à l’armée pour contenir ou réprimer les mouvements sociaux. Fraternisation avec les manifestants ou usage excessif de la violence avec ouverture du feu imposent la création d’une force spécialisée dans le maintien de l'ordre.

En 1921 sont créés les premiers pelotons mobiles de gendarmerie au sein de la gendarmerie départementale. Leur mission principale est le maintien de l'ordre mais ils remplissent également des missions de formation, de renfort à la gendarmerie départementale ainsi que des missions militaires.



C. Perrais décembre 2020