samedi 4 novembre 2017

Belley et le chemin de fer

Au XIXe siècle se développe un nouveau moyen de transport : le chemin de fer.
En 1856-1857 est construite la ligne de Lyon à Genève. En cette même année Victor-Emmanuel pose la première pierre du pont sur le Rhône, aboutissement de la voie des chemins de fer sardes (Mont-Cenis/Chambéry/Aix-les-Bains). En effet, la Savoie ne sera française qu’en 1860. Et la municipalité de Belley se préoccupe du rattachement de la Ville à la voie ferrée.

En 1864 le premier projet prévoit l’installation de la gare sur le mail au niveau de l’ancienne école de la Vieille Porte et une voie ferrée passant par le Bac, Contrevoz et rejoignant la ligne Lyon/Genève à Rossillon.
La liaison Belley /Culoz est envisagée, mais pour des raisons tant techniques que financières, c’est le projet Bachelier qui aura la préférence.

Le projet Bachelier d’une ligne Virieu-le-Grand-/Belley /Saint-André-le-Gaz est retenu. De multiples variantes là encore : le Rhône sera franchi à Cordon et non à Murs comme primitivement envisagé.
La demande des officiers du génie militaire, pour raison stratégique, de passer par la vallée du Gland est abandonnée car jugée trop onéreuse.
En 1870 la Compagnie Mangini, sollicitée, ne souhaite pas participer à la construction (dans le Bugey, Eugène Mangini construisit le sana éponyme à Hauteville) et c’est la Compagnie P.L.M. (Paris Lyon Méditerranée) qui sera choisie.

Le tronçon Virieu-le-Grand/Belley de la ligne à voie unique date de 1880. La première halte est à Pugieu.

La station de Bons à l’entrée nord du village est dotée d’un quai de marchandises car elle dessert, entre autres, l’importante minoterie de La Tour, aujourd’hui pisciculture.

Halte à Penaye avant de contourner le plateau de Léchaud.
Le contournement est nécessaire pour éviter une trop importante déclivité ce qui explique que la gare de Belley est excentrée par rapport à la ville.

Belley est une station de 1ère classe avec deux trottoirs de 100 mètres, des salles d’attente, des bureaux, un quai pour les marchandises avec un hangar de 12 mètres ainsi que trois voies de marchandises et une voie d’évitement.

La ligne sera ouverte aux voyageurs jusqu’en 1939.
Exceptionnellement, la gare de Belley accueille des voyageurs. Ainsi, en septembre 1963 Charles de Gaulle, arrivé par la route, a quitté la ville par autorail.

Un service d’omnibus entre la gare et la ville et vice-versa est mis en place pour les besoins exclusifs de l’hôtel Camus puis de l’hôtel Pernollet par contrat du 26/9/1892 entre « Etienne Pernollet maître d’hôtel et Antoine dit Tonin Coiffet entrepreneur de camionnage ».

C’est en 1884 que le tronçon Belley/Pressins est terminé. Première gare rencontrée : Brens/Virignin qui dessert ces deux villages, le canton de Yenne et également le fort de Pierre-Châtel où est cantonnée la troupe.

Après Brens, se trouvent la gare de Peyrieu et, à la sortie du village, ce rendez-vous des chasseurs qui était la station de pompage du P.L.M.
Une machine à vapeur fixe animait la pompe qui remplissait le château d’eau situé près de la voie ferrée. Les locomotives à vapeur consommaient beaucoup d’eau.

A Brégnier-Cordon (hameau de La Bruyère) il y a deux gares : la gare P.L.M. et la gare de la Compagnie des chemins de fer du Haut-Rhône qui exploite depuis 1911, entre Sault-Brénaz et Brégnier-Cordon, la ligne à voie métrique de 35Km.
La différence d’écartement des voies obligent à un transfert des marchandises ce qui explique la présence de deux gares.

En 1940, l’armée française détruit les deux ponts de Cordon (route et voie ferrée) pour stopper l’avance allemande.
Le pont du chemin de fer ne sera jamais reconstruit. La gare de Brégnier sera ouverte jusqu’en 1981 puis les rails et les traverses seront déposées, de ce village jusque dans la plaine de Peyrieu, pour permettre le tracé d’un chemin de randonnée.
A ce jour seuls les trains de céréales circulent de Peyrieu à Virieu-le-Grand.