lundi 11 novembre 2019

ABIS visite les fouilles archéologiques de Pugieu


Les archéologues Marc Cartonnet et Gérald Bereiziat, président de l’association «Archéologie préhistorique entre Saône et Rhône», avaient donné rendez-vous à ABIS pour présenter, avec la compétence et l’amabilité qu’on leur connaît, les fouilles archéologiques entreprises par leur équipe de l’abri Henri-Martin, sur la commune de Pugieu (Chazey-Bons). 




L’abri s’ouvre dans la roche urgonienne le long de la départementale. Il mesure 25 mètres de long pour 12 mètres d’ouverture.







De la fouille effectuée par le docteur Léon Henri-Martin, il subsiste une petite collection au centre de conservation de Lyon (anciennement Muséeum d’histoire naturelle Guinet). Outre des éléments de parure (crache de cervidé perforée), d’industrie osseuse (une longue sagaie et une aiguille à chas), l’outillage du fonds commun (grattoirs et burins) et quelques lamelles à bord abattu, il convient de noter la présence d’une pointe en silex qui évoquerait un Paléolithique final de saveur nordique… dixit G. Béreiziat. 





Trois zones de 2 à 4 m2 chacune sont explorées. Mais l’abri a été occupé tout au long des millénaires et les traces d’occupation ancienne perturbées. Dans un passé récent des habitants de Chavillieu y entreposaient leur bois. L’abbé Tournier signalait déjà en 1903 que les cultivateurs soucieux d’amender leurs terres récoltaient les cendres laissées par les hommes du mégalithique. Des microlithes (très petits outils préhistoriques de pierre taillée) sont récoltés et pour en savoir plus nous attendrons le rapport de fouilles, parution en décembre. Les archéologues nous donnent rendez-vous 4 km plus loin à la grotte des Hoteaux pour une prochaine campagne de fouilles. 




La grotte des Hotteaux située 20 mètres au-dessus du Furans face à une plaine marécageuse, a été fouillée une première fois par Tournier et Guillon en mai/juin 1894. Avec des trouvailles majeures : pierres taillées, débris de rennes, de tétras etc. et la sépulture squelette d’un adolescent de l’âge du renne. 




Marc Cartonnet a été autorisé à effectuer un tamisage à l’eau de tous les déblais accumulés lors des fouilles précédentes. Ces travaux ont été exécutés en août dernier. 
Le résultat prometteur permettra d’engager de nouvelles recherches dans cette grotte qui comprend plusieurs excavations.

dimanche 25 août 2019

Présentation du fonds de documentation d’ABIS





Ce fonds est consultable les vendredis de 14 à 16h et sur rendez-vous  37 rue Sainte-Marie à Belley (01300)

Il s’agit d’un fonds composé d’ouvrages et documents divers concernant Belley, le Bugey, la Dombes et plus largement l’ancien duché de Savoie ainsi que d’un fonds religieux lié au diocèse de Belley.
Il est constitué de deux ensembles, en fonction de la numérisation des documents

  1. Ensemble numérisé
  • documents iconographiques :
  • cartes postales : classées par cantons (Belley, Champagne, Hauteville, Brénod, Lhuis, Seyssel, Virieu-le-Grand, Ambérieu, Lagnieu, Poncin, Saint-Rambert, Oyonnax, Nantua, Bellegarde + Côtière de l’Ain, la Dombes, Avant-Pays savoyard) et par thèmes
  • photographies (à partir de 1880)
  • Presse : essentiellement des coupures  classées par communes, par évènements et mots-clés (ex. Belley, abattoir)

  • Fonds privés : fichiers nominatifs par donateur (avec renvoi vers dossier iconographique)
  • Entreprises : Le Tanneur, Pingon, Cefilac, Levet (fabricant de bijoux), Hermès, Hôtel Pernollet, Tonin-Coiffet, cars Gonnet …
  • Autres organismes (syndicats agricoles, associations)

  • Dossiers « prêt » : constitués à la demande de particuliers et de chercheurs, de collectivités territoriales (municipalités, Comcom et office du tourisme Bugey Sud), de journaux et revues, de lieux culturels…

II – Ensemble non numérisé :
  • cartes postales anciennes (environ 7 000)
  • journaux, revues (3 000) : pas de série complète – classés par titre (….) et par année : Le Bugiste, L’écho du Bugey, La Voix du Bugey, Le Coq bugiste, Le Réveil du Bugey et du Dauphiné, La Croix de l’Ain, La Voix de l’Ain, Le Journal de l’Ain.
  • livres (6 000): classement par mot-clé et par genre : religieux, régional (Belley, Bugey, Haut-Rhône, ancien duché de Savoie).
  • bulletins municipaux classés par commune : Belley, Conzieu, Rossillon, Virignin.
  • cartes géographiques.
  • Fonds « Militaria » (régiments de Belley) : livres et revues, cartes postales et photographies concernant surtout la première guerre mondiale.

Contact :
assoc-abis@hotmail.fr

dimanche 23 juin 2019

Culoz ancien et château de Montveran : la visite


L’office de Tourisme Bugey Sud Grand Colombier programme une visite nouvelle que les adhérents d’ABIS ont eu le privilège de découvrir en avant-première, guidés par Florence-Audrey Bourgeat.
Nous sommes ici près du Jourdan, le long duquel ont été construits moulins à huile et à grain, battoirs à chanvre et scieries pour utiliser une énergie hydraulique fournie par ce cours d’eau qui prend sa source au pied du Colombier et ne tarit pas.



Les Culoziens Henri et Léon Serpollet, deux menuisiers de génie, inventent le générateur à vapeur instantanée qu’ils installent sur le tricycle ci-dessus. Puis ils en équipent des automobiles, des voitures de course atteignant 120km/h, des tramways à Paris, des véhicules militaires. Mais le moteur à explosion supplanta leur invention.

La place du Four, centre économique du vieux Culoz, outre le four communal, la fontaine, le travail pour ferrer chevaux et bœufs accueille le marché hebdomadaire du mercredi ainsi que les foires annuelles.

De la chapelle Saint-Claude le panorama englobe la plaine du Rhône et les Alpes savoyardes.
Cette chapelle est en fait le chœur de l’ancienne église.
Les travaux de construction de l’église actuelle, dont on devine le clocher, datent de 1861.

A gauche de l’allée qui conduit au château de Montveran, l’aqueduc taillé dans des blocs de pierre, proche du réservoir, alimentait les moulins et autres industries échelonnés sur le Jourdan.

Montveran, construit en 1315 par Pierre de Luyrieu, est à demi rasé par le maréchal de Biron en 1595.
Symphorien d’Angeville épouse en 1584 Philiberte de Luyrieu et devient seigneur de Montveran et de Culoz, enfin Louise d’Angeville se marie avec Georges de La Fléchère. La famille de La Fléchère, reste de nos jours, propriétaire du château.
Culoz, c’est également le clos Poncet du nom du bressan Tony Poncet, illustre chirurgien « lyonnais » gendre de Lucien Tendret maire de Belley, célèbre avocat, fin gourmet auteur de La table au pays de Brillat-Savarin. C’est lui qui avait enjolivé les lieux qui furent occupés à la fin de la dernière guerre par l’écrivain Gertrude Stein et son amie Alice Toklas.
N’oublions pas de citer le fondateur de la Croix-Rouge Henry Dunant naturalisé français à Culoz et dont la famille possédait une propriété « La Chèvrerie ».
Visites guidées de Culoz : vendredis 26 juillet, 9 et 23 août, de 14h à 17h.
Informations pratiques.
En savoir plus sur les visites guidées 2019 de l'Office de Tourisme.





dimanche 2 juin 2019

Belley gastronomie : hôtel-restaurant Pernollet


Le 30 janvier 1821 Claude Pernollet, cocher, épouse Jeannette Touvier domestique.

Tous deux sont au service du baron de Villeneuve en son hôtel particulier rue des Capucins (aujourd’hui bâtiment de la mairie de Belley). 
Cette même année, le couple s’installe comme aubergiste au 31 rue des Capucins à l’enseigne de l’auberge du Valromey. L’établissement se compose d’une salle à manger, d’une cuisine, de quatre chambres à l’étage de même au second étage. Une porte cochère permet d’accéder aux écuries.

Les générations de Pernollet se succèdent : François et Maurice puis Etienne. La clientèle augmente et évolue. L’établissement est modernisé et vers 1900, l’auberge du Valromey devient l’hôtel restaurant Pernollet.

Le mobilier est cossu, les peintures des Bidault, Boulanger…ornent les murs.

Au départ la clientèle est campagnarde, la mutation s’opère avec le succès de la ville voisine, Aix-les-Bains et l’avènement de l’automobile. C’est le roi Georges de Grèce, le prince Agha Khan puis les délégations chinoises, japonaises… membres de la Société des nations basée à Genève qui fréquentent le restaurant Pernollet. Ils furent précédés par nos belleysans célèbres : Brillat-Savarin, Lucien Tendret…


Dans « Itinéraire du gourmet » Roger Moreau écrivait en 1977 à propos de l’établissement Pernollet :
« Cette maison était internationale, c’était un véritable relais de la Société des Nations. François Pernollet fut l’un des trois premiers chefs à obtenir 3 étoiles au Michelin avec Point à Vienne et Pic à Valence ». 

L’illustre Curnonsky, dénommé le Prince des Gastronomes, qui fréquenta souvent l’établissement, dédicace ainsi une photo : « A tous les Pernollet depuis des générations, votre Vieux Prince, Curnonsky ».

Ce ne sont que quelques exemples des éloges qui accompagnèrent les talentueux cuisiniers belleysans que furent les Pernollet qui, à l’origine était une cuisinière Jeannette Pernollet.


Le livre d’or de l’hôtel témoigne de la renommée de la cuisine Pernollet.
Haroun Tazieff, le célèbre vulcanologue, mais aussi Paul-Emile Victor l’explorateur, les écrivains Daniel-Rops, Louise de Vilmorin, Gertrude Stein, la vedette des débuts de la télévision Jean Nohain, les peintres Picasso, Picabia et combien d’autres s’y retrouvent régulièrement.
L’établissement ferme durant la dernière guerre et est occupé par les armées françaises, italiennes puis allemandes avec les dégâts que l’on imagine.
En 1946 Ernest Pernollet et son épouse rouvrent les portes l’hôtel-restaurant Pernollet avant de le fermer définitivement en 1984.


Un dernier souvenir avec ces deux menus qui donneront des regrets aux anciens qui ont fréquenté la table Pernollet.

dimanche 31 mars 2019

La cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Belley en travaux





Le chantier programmé d’avril 2018 à novembre 2019 concerne le clocher et des chapelles latérales.
Le coût pour une restauration qui va de la statuaire sommitale aux marches du parvis en passant par les vitraux, les dalles de couverture des chapelles etc. s’élève à 2 917 000 €.
Il y a presque deux siècles des travaux encore plus importants furent entrepris avec la démolition du clocher et des nefs.




A l’époque Belley et Bourg-en-Bresse se disputent le siège du nouveau diocèse. Certes les bressans forcent le trait mais il est vrai que les exactions révolutionnaires, le tremblement de terre de 1822 ainsi que la démolition de l’église paroissiale Saint-Laurent qui jouxtait la cathédrale côté sud ont compromis la solidité de l’édifice.

En 1835, Chenavard l’architecte lyonnais est mandaté pour les travaux. La façade est démolie et le 3 novembre de la même année débute le creusement des fondations
Témoignage d’époque du chanoine Robert « A huit pieds une épaisse couche d’ossements humains révéla l’existence manifeste d’un ancien cimetière avec beaucoup de débris de chapiteaux, tronçons de colonnes… »


Si de nombreux débris furent remployés dans la maçonnerie des fondations, des chapiteaux corinthiens épannelés (notre photo), des colonnes en calcaire de Coron ou de Contrevoz ont été longtemps stockés dans le jardin du palais épiscopal où ils devraient être réintégrés prochainement avec d’autres vestiges gallo-romains.



D’autres colonnes en conglomérat de Bourdeaux ont été trouvées dans les fondations du clocher ; dressées aujourd’hui, dans le dit jardin elles ont été identifiées par Denis Rival.



La restauration actuelle concerne le nettoyage des pierres de taille, le remplacement de certaines pièces telles les 16 statues sommitales.
Notre photo : balustrade restaurée.


Une des 16 statues ornant la tour-clocher avant restauration. Elles représentent des saints de notre région (saint Domitian dont le souvenir demeure à Saint-Rambert-en-Bugey, saint François de Sales évêque de Genève, saint Arthaud fondateur de la chartreuse d’Arvières …) et des évêques du diocèse (Audax premier évêque de Belley, Ponce du Balmay, Anthelme de Chignin, Jean-Pierre Camus…).



A gauche l’original qui restera exposé dans la cathédrale, la copie à droite sera replacée au sommet du clocher. Ces deux statues de plus de deux mètres représentent J.P. Camus l’évêque-romancier ami de François de Sales, d’Honoré d’Urfé auteur de l’Astrée, seigneur de Virieu-le-Grand, et du président du sénat de Savoie Antoine Favre. Pour le professeur Max Vernet, Camus est un des plus grands écrivains du XVIIe siècle.


Dernier regard nostalgique sur la cathédrale rénovée par Antoine Chenavard pour la somme de 190 000 francs de 1841 avant de découvrir, en fin de cette année 2019, la nouvelle restauration.
Cette photo de Demay a été prise avant 1887 date de la destruction de la chapelle des Pénitents que nous apercevons sur la gauche de l’image.