Le 30 janvier 1821 Claude Pernollet, cocher, épouse Jeannette Touvier domestique.
Tous deux sont au service du baron de Villeneuve en son hôtel particulier rue des Capucins (aujourd’hui bâtiment de la mairie de Belley).
Cette même année, le couple s’installe comme aubergiste au 31 rue des Capucins à l’enseigne de l’auberge du Valromey. L’établissement se compose d’une salle à manger, d’une cuisine, de quatre chambres à l’étage de même au second étage. Une porte cochère permet d’accéder aux écuries.
Les générations de Pernollet se succèdent : François et Maurice puis Etienne. La clientèle augmente et évolue. L’établissement est modernisé et vers 1900, l’auberge du Valromey devient l’hôtel restaurant Pernollet.
Le mobilier est cossu, les peintures
des Bidault, Boulanger…ornent les murs.
Au départ la clientèle est
campagnarde, la mutation s’opère avec le succès de la ville
voisine, Aix-les-Bains et l’avènement de l’automobile. C’est
le roi Georges de Grèce, le prince Agha Khan puis les délégations
chinoises, japonaises… membres de la Société des nations basée à
Genève qui fréquentent le restaurant Pernollet. Ils furent
précédés par nos belleysans célèbres : Brillat-Savarin,
Lucien Tendret…
Dans « Itinéraire
du gourmet » Roger Moreau écrivait en 1977 à propos de
l’établissement Pernollet :
« Cette
maison était internationale, c’était un véritable relais de la
Société des Nations. François Pernollet fut l’un des trois
premiers chefs à obtenir 3 étoiles au Michelin avec Point à Vienne
et Pic à Valence ».
L’illustre Curnonsky, dénommé le
Prince des Gastronomes, qui fréquenta souvent l’établissement, dédicace ainsi une photo : « A tous les Pernollet
depuis des générations, votre Vieux Prince, Curnonsky ».
Ce ne sont que quelques exemples des
éloges qui accompagnèrent les talentueux cuisiniers belleysans que
furent les Pernollet qui, à l’origine était une cuisinière
Jeannette Pernollet.
Le livre d’or de l’hôtel témoigne
de la renommée de la cuisine Pernollet.
Haroun Tazieff, le célèbre
vulcanologue, mais aussi Paul-Emile Victor l’explorateur, les
écrivains Daniel-Rops, Louise de Vilmorin, Gertrude Stein, la
vedette des débuts de la télévision Jean Nohain, les peintres
Picasso, Picabia et combien d’autres s’y retrouvent
régulièrement.
L’établissement ferme durant la
dernière guerre et est occupé par les armées françaises,
italiennes puis allemandes avec les dégâts que l’on imagine.
En 1946 Ernest Pernollet et son épouse
rouvrent les portes l’hôtel-restaurant Pernollet avant de le
fermer définitivement en 1984.
Un dernier souvenir avec ces deux menus
qui donneront des regrets aux anciens qui ont fréquenté la table
Pernollet.
Illustre Maison Bugiste, tres regrettee. Tres bel expose sur ce fleuron de la Gastronomie du Bugey, de France et du Monde.
RépondreSupprimerIntéressant. Merci
RépondreSupprimerArticle qui nous met en appétit, même à 6h54!
RépondreSupprimerSuper reportage, très intéressant, Merci
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