dimanche 2 juin 2019

Belley gastronomie : hôtel-restaurant Pernollet


Le 30 janvier 1821 Claude Pernollet, cocher, épouse Jeannette Touvier domestique.

Tous deux sont au service du baron de Villeneuve en son hôtel particulier rue des Capucins (aujourd’hui bâtiment de la mairie de Belley). 
Cette même année, le couple s’installe comme aubergiste au 31 rue des Capucins à l’enseigne de l’auberge du Valromey. L’établissement se compose d’une salle à manger, d’une cuisine, de quatre chambres à l’étage de même au second étage. Une porte cochère permet d’accéder aux écuries.

Les générations de Pernollet se succèdent : François et Maurice puis Etienne. La clientèle augmente et évolue. L’établissement est modernisé et vers 1900, l’auberge du Valromey devient l’hôtel restaurant Pernollet.

Le mobilier est cossu, les peintures des Bidault, Boulanger…ornent les murs.

Au départ la clientèle est campagnarde, la mutation s’opère avec le succès de la ville voisine, Aix-les-Bains et l’avènement de l’automobile. C’est le roi Georges de Grèce, le prince Agha Khan puis les délégations chinoises, japonaises… membres de la Société des nations basée à Genève qui fréquentent le restaurant Pernollet. Ils furent précédés par nos belleysans célèbres : Brillat-Savarin, Lucien Tendret…


Dans « Itinéraire du gourmet » Roger Moreau écrivait en 1977 à propos de l’établissement Pernollet :
« Cette maison était internationale, c’était un véritable relais de la Société des Nations. François Pernollet fut l’un des trois premiers chefs à obtenir 3 étoiles au Michelin avec Point à Vienne et Pic à Valence ». 

L’illustre Curnonsky, dénommé le Prince des Gastronomes, qui fréquenta souvent l’établissement, dédicace ainsi une photo : « A tous les Pernollet depuis des générations, votre Vieux Prince, Curnonsky ».

Ce ne sont que quelques exemples des éloges qui accompagnèrent les talentueux cuisiniers belleysans que furent les Pernollet qui, à l’origine était une cuisinière Jeannette Pernollet.


Le livre d’or de l’hôtel témoigne de la renommée de la cuisine Pernollet.
Haroun Tazieff, le célèbre vulcanologue, mais aussi Paul-Emile Victor l’explorateur, les écrivains Daniel-Rops, Louise de Vilmorin, Gertrude Stein, la vedette des débuts de la télévision Jean Nohain, les peintres Picasso, Picabia et combien d’autres s’y retrouvent régulièrement.
L’établissement ferme durant la dernière guerre et est occupé par les armées françaises, italiennes puis allemandes avec les dégâts que l’on imagine.
En 1946 Ernest Pernollet et son épouse rouvrent les portes l’hôtel-restaurant Pernollet avant de le fermer définitivement en 1984.


Un dernier souvenir avec ces deux menus qui donneront des regrets aux anciens qui ont fréquenté la table Pernollet.

4 commentaires:

  1. Illustre Maison Bugiste, tres regrettee. Tres bel expose sur ce fleuron de la Gastronomie du Bugey, de France et du Monde.

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  2. Article qui nous met en appétit, même à 6h54!

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  3. Super reportage, très intéressant, Merci

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