dimanche 6 décembre 2015

ABIS visite le Tanneur

Le 6 novembre 2015 un petit groupe de l’association ABIS découvre les ateliers de la célèbre marque.
Visite passionnante, teintée d’une pointe de nostalgie ; personne n’a oublié les "Tanneries du Bugey" et ses 300 tanneurs qui fournissaient le cuir à la maroquinerie.


Entrée de l’atelier et le stock de peausseries.
Couleurs et odeur du cuir nous accueillent dans l’univers des maroquiniers … monde d’artistes et de passions.


Reptiles et bovins, finissage classique ou fantaisie, un échantillonnage impressionnant de peaux qui serviront à créer de nouveaux articles ou enrichir les gammes existantes. C’est à Belley que des ouvrières hautement qualifiées imaginent et réalisent certains modèles pour les collections futures.


Le célèbre "SANS COUTURE", créé en 1895 est aujourd’hui, 120 ans plus tard, fabriqué avec un esprit original et moderne tout en conservant les mêmes techniques de travail : porte-monnaie utilisant un seul morceau de cuir.


Sur le site historique du Tanneur, les ateliers se sont modernisés…


Les machines à commande numérique essaient de remplacer les gabarits et les presses...


mais les mains restent toujours les meilleurs outils.


Quelques belles réalisations créées et confectionnées à Belley.


Tanneries du Bugey et maroquinerie Le Tanneur en 1968.
A cette époque la société employait 965 personnes.

Après la visite des ateliers, Monsieur Jean Clenet, Directeur Général du Tanneur, nous reçoit dans la salle de réunion.
Les questions fusent et nous avons des réponses d’une lucidité et d’une franchise exemplaires.


Il n'est pas de bonne compagnie qui ne se quitte …
Après trois heures de visite La photo de groupe s’impose.

ABIS remercie sincèrement la direction en la personne de Monsieur Clenet, les cadres qui nous ont accompagnés toute la matinée, disponibles et répondant à nos questions avec gentillesse, le personnel des ateliers qui nous a montré un aperçu de son savoir faire avec fierté et générosité.

Christian Perrais
Photos : Michel Clément

dimanche 22 novembre 2015

Chemins littéraires en Bugey - André Sarra-Bournet

Chemins littéraires en Bugey, 2015, André Sarra-Bournet.
André Sarra-Bournet, ancien professeur d’histoire-géographie au lycée de Belley a recensé plus de 70 auteurs, la plupart illustres, qui ont évoqué le Bugey, chacun selon sa sensibilité.

Il se propose d’apporter un souffle d’imaginaire ou simplement un peu de poésie à nos promenades.

Le photographe d’exception se double d’un auteur à la plume élégante et pertinente. C’est un vrai plaisir de le lire.

En fin de volume on trouvera cinq circuits commentés…une invitation au voyage.

Jean-Michel Ferber

mercredi 11 novembre 2015

Navigation à la vapeur sur le Haut-Rhône

1837 "L’Abeille", développant 24 cv, opère la première liaison Lyon Seyssel Aix-les-Bains.

Avec les rapides de Sault-Brénaz, les gorges de La Balme sont des passages d’une extrême difficulté…

"La gorge est une des plus belles horreurs qui se puissent voir !"
(Un voyageur)


En 1845, trois bateaux assurent, en été, une liaison quotidienne.
Descente: 8h - Remonte 13h.

1855 Les Hirondelles


1867 Le Parisien

Le tonnage moyen annuel:
83000 tonnes en 1845
100000 tonnes en 1856
31000 tonnes en 1897

1886: fin des liaisons quotidiennes. Le rail a tué la navigation à vapeur…

Jean Michel Ferber

dimanche 18 octobre 2015

La grotte de l’Abbaye à Chazey-Bons

La grotte de l’Abbaye se trouve sur le territoire de la commune de Chazey-Bons (canton et arrondissement de Belley), dans le département de l’Ain.

Elle se situe dans un relief collinéen au modelé glaciaire, à la base d’une petite falaise urgonienne qui domine le flanc nord de la vallée de la Chouette, entre la vallée du Furans et le village d’Andert-Condon. D’exposition sud-ouest, la cavité s’ouvre à 270 mètres d’altitude environ.
La grotte de l’Abbaye est connue depuis le début du XXe siècle.
Une première mention est faite en 1903 par l’abbé Tournier et Charles Guillon, qui, dans leur « Suite aux hommes préhistoriques », font état de leurs découvertes dans la grotte de l’Abbaye, qu’ils appellent « deuxième grotte du Pelat » (Tournier 1903).
Dans les années 1960, Monsieur Jean Reymond conduira de nouvelles investigations archéologiques dans la grotte, qu’il nomme alors grotte de l’Abbaye (Combier 1962 et 1977).
De 1993 à 2003 des campagnes de fouilles ont été menées par J.F. Buard avec deux campagnes de sondages préliminaires (1993 et 1994, Buard et al. 1994 et 1995), puis de fouilles programmées de 1995 à 2003(clôture du chantier en 2003).
Suit alors une reprise complète et serrée de la documentation chantier lors des campagnes d’élaboration 2004-2006.
Le cadrage stratigraphique détaillé et la présentation synthétique de la séquence e de la grotte de l’Abbaye ont été achevés en 2007 corollairement à la rédaction du rapport de synthèse des fouilles 1993-2003 (Buard et al. 2007 et 2008).


La grotte a été occupée depuis 12 000 avant J.C. jusqu’aux premiers siècles de notre ère.
Son exposition ensoleillée et la proximité de l’eau (du Furans) sont sans doute des éléments importants dans le choix de cet habitat par les hommes.


Des campagnes de fouilles menées sur plusieurs années ont permis de dater les différentes époques d’occupation des lieux.
En surface : époque gallo-romaine puis âge du fer, de bronze etc.


Selon les différents niveaux examinés et selon les différents emplacements de la grotte, ont été découverts quelques fragments humains, des ossements d’animaux sauvages et, plus nombreux, ceux d’animaux domestiques (moutons, chèvres, porcs….) ainsi que du matériel lithique (silex).

Documents et photos ont été communiqués par l’archéologue Jean-François Buard, du laboratoire d’archéologie préhistorique et anthropologique, Institut F.-A. Forel, de l'Université de Genève.
Les rapports de synthèse de ces fouilles sont consultables par le public à ABIS.

Jean-Claude Vallet

samedi 3 octobre 2015

Le monument aux morts de Belley

La guerre est finie !
Le 133e régiment d’infanterie de Belley se trouve en Belgique à l’annonce de l’armistice.
Le 22 novembre 1918, il entre dans Bruxelles sous les ovations d’une foule en délire.
Après un séjour à Beauvais, en janvier 1919, le régiment est affecté à la surveillance de la frontière franco-suisse : Morez, Divonne-les-Bains, Ferney-Voltaire (photo), Saint-Julien-en-Genevois et Thonon-les-Bains.
C’est le dimanche 24 août 1919 que le 133e fait son entrée à Belley.
Un arc de triomphe est érigé Grande Rue.
Une foule immense et silencieuse accueille le régiment : toutes les pensées vont aux 2000 officiers, sous-officiers, caporaux et soldats "tués à l’ennemi".
Le 12 septembre 1920, le Conseil crée une commission chargée d’organiser la souscription et la construction du monument aux morts, présidée par Me Noël Dominjon.
La construction des monuments aux morts de la guerre 14/18 est un phénomène exceptionnel par son ampleur, sa rapidité et sa généralité.
Le monument est une tombe symbolique implantée dans un espace public avec suffisamment de place pour un rassemblement.
C’est un lieu de commémoration et de reconnaissance où l’on rappelle la dette des vivants envers les morts.
Ce n’est pas un monument à la victoire, mais un monument aux morts.
De vifs débats animent le Conseil municipal quant au choix de l’emplacement du monument.
Certains veulent l’implanter à la place des escaliers au début du Promenoir.
D’autres, dont le maire, souhaitent créer une grande place, arracher des arbres et reculer le Promenoir.
Le 12 novembre 1920 le Conseil accepte le projet de l’agrandissement de la place du promenoir.
Le 8 avril 1922, après délibération, le Conseil accepte l’offre de Monsieur Pacaud, entrepreneur à Belley, pour faire les travaux d’aménagement de la place.
Le 24 juin 1922, le Conseil décide de transporter la fontaine de la rue des Capucins au square de la gare, à la place du bac existant. La nouvelle place prend le nom de Place de la Victoire, préféré à Place du Souvenir.
La fontaine démontée lors de la construction du rond-point de la Gare (2004), gît en pièces détachées et numérotées dans l’entrepôt des anciens abattoirs en attendant un nouvel emplacement.
On confie la conception du monument à l’architecte Tony Ferret et la sculpture en bronze à André Vermare (on lui doit aussi le buste de Brillat-Savarin).
Belley a voulu un monument grandiose, environ 30 mètres de large et une stèle centrale de huit mètres de haut.
La pierre provient des carrières de Villebois.
La posture du poilu de Belley reprend le thème du "On ne passe pas"
Le dessin de Scott qui paraît à la une de L'Illustration le 8 août 1914, évoque les troupes de couverture des Vosges dont fait partie le 133e
.
Il devient un des symboles de la première guerre mondiale.
31 mai 1924 - Le Conseil « fixe au dimanche 13 juillet 1924 la date d’inauguration du monument aux Morts et ouvre pour cette cérémonie un crédit de 10 000 mis à la disposition du comité d’inauguration ».
« En prévision de l’inauguration prochaine du Monument aux Morts, le Conseil décide que le Comité du monument se chargera de faire photographier le monument et d’en tirer le plus de ressources possibles par la vente de cartes de ces photographies et principalement le jour de l’inauguration ».
(Délibérations du 8 mai 1924)
Le 6 septembre 2014, une plaque est apposée sur le monument pour rappeler le départ du 133e R.I. vers les Vosges. Il sera le premier régiment français à passer la frontière allemande (7 août 1914).
A cette occasion, le drapeau du 133e, déposé aux Invalides, est transporté à Belley, accompagné de sa garde d’honneur.
Un autre monument, plus discret, un peu oublié des belleysans, commémore le départ des trois régiments de Belley.
Pour le cinquantenaire, le 2 août 1964, il est déplacé du cimetière de la Bouvardière vers son emplacement actuel.
… A 11h45 Me Chastel, maire de Belley, découvre la stèle érigée boulevard du 133e

Christian Perrais

dimanche 30 août 2015

Joséphin Soulary poète oublié, lyonnais et bugiste

Joseph Marie Soulary dit Joséphin Soulary (1815 – 1891), d’origine italienne, père génois, est né à Lyon.
Elevé à Rossillon, engagé enfant de troupe au 48e de ligne, chef de division à la préfecture du Rhône puis bibliothécaire, il partagea son temps entre Lyon et le Bugey (La Burbanche).

Sonnettiste prolixe, le talent de Soulary fut apprécié par ses contemporains.
Une comédie ("Un grand homme qu’on attend"), sonnets, odes, etc. : ses œuvres, rassemblées en trois volumes par l’éditeur Alphonse Lemerre, n’ont pas été rééditées et sont, aujourd’hui, introuvables si ce n’est dans quelques bibliothèques, dont le recueil ci-dessus chez ABIS.

Ses œuvres laissent percevoir un fond de tristesse résultant sans doute de son enfance malheureuse.
Humour et tristesse se marient finement pour donner cet humour mélancolique qui imprègne nombre de ces poèmes.

En Bugey, Soulary fréquentait les écrivains et les peintres attirés par la cluse de Rossillon : Vingtrinier, Appian, Ravier… et Bidauld, peintre et maire de Rossillon dont la toile ci-dessus orne la mairie de Belley.

Poète reconnu et célébré de son vivant, Baudelaire et Sainte-Beuve lui ont consacrés des pages élogieuses.
La rue de Lyon où il habita porte son nom, son portrait est gravé sur sa maison.

Jean-Claude Vallet

dimanche 16 août 2015

Saint-Blaise de Pierre-Châtel


Le hameau de Saint Blaise vers 1900
Les tunnels routiers ne sont pas creusés. Le Rhône se franchit sur le pont de béton armé détruit en 1940.
Ce hameau était autrefois très peuplé avec douaniers (frontière franco-sarde), fustiers (charpentiers de bateaux), mariniers (port de St-Blaise) d’où, sans doute, la construction d’une église, peut-être sur des vestiges gallo-romains.

Le Rhône n’est pas encore canalisé. Il se franchit par un bac reliant La Balme à Saint-Blaise qui est le port de Belley et du Valromey.
Les villages desservis par l’église de Saint-Blaise sont pointés rouge.
Carte de Cassini du XVIIIe siècle.

Le bâtiment, autrefois
De nos jours, avant les travaux en cours
L’église de Saint-Blaise desservait :
  • En Savoie : La Balme
  • En Bugey : Virignin et ses hameaux (Les Champagnes, Furans, Champtel, Chantemerle et le Colombier). Ces 4 derniers rattachés à Brens en 1845, amputant Virignin qui reçut alors, en compensation, Montarfier pris à Belley à qui fut attribuée la forêt de Rothonne.

  • Côté Nord de l'église
    Contigu à celle-ci : un cimetière où Guichenon signale un ancien tombeau daté du IIe ou IIIe siècle avec, pour épitaphe : « Marcus Marvinius… ».
    A l’intérieur, une mosaïque gallo-romaine, sans doute un remploi dont l’origine n’est pas connue. Mosaïque aujourd’hui disparue.
    Chapelle du rosaire attenante à l’église : clé de voûte et peintures murales.

    L'intérieur était pavé de pierres tombales de la paroisses, datant du XVIIIe siècle.


    Après une quarantaine d’années de discussions, la Municipalité décide de vendre Saint-Blaise, mise à prix 1200 francs, et de construire une nouvelle église au centre du village qui desservira les deux communes de Virignin et de Brens, qui était autrefois une annexe de la paroisse de Belley.
    La bénédiction de la nouvelle église (coût : 13755 francs) eu lieu le 13 mai 1855

    Bannière de procession.
    Saint Blaise, évêque de Sébaste en Arménie, martyrisé vers 316.
    Jean-Claude Vallet