dimanche 23 juin 2019
Culoz ancien et château de Montveran : la visite
L’office de Tourisme Bugey Sud Grand Colombier programme une visite nouvelle que les adhérents d’ABIS ont eu le privilège de découvrir en avant-première, guidés par Florence-Audrey Bourgeat.
Nous sommes ici près du Jourdan, le long duquel ont été construits moulins à huile et à grain, battoirs à chanvre et scieries pour utiliser une énergie hydraulique fournie par ce cours d’eau qui prend sa source au pied du Colombier et ne tarit pas.
Les Culoziens Henri et Léon Serpollet, deux menuisiers de génie, inventent le générateur à vapeur instantanée qu’ils installent sur le tricycle ci-dessus. Puis ils en équipent des automobiles, des voitures de course atteignant 120km/h, des tramways à Paris, des véhicules militaires. Mais le moteur à explosion supplanta leur invention.
La place du Four, centre économique du vieux Culoz, outre le four communal, la fontaine, le travail pour ferrer chevaux et bœufs accueille le marché hebdomadaire du mercredi ainsi que les foires annuelles.
De la chapelle Saint-Claude le panorama englobe la plaine du Rhône et les Alpes savoyardes.
Cette chapelle est en fait le chœur de l’ancienne église.
Les travaux de construction de l’église actuelle, dont on devine le clocher, datent de 1861.
A gauche de l’allée qui conduit au château de Montveran, l’aqueduc taillé dans des blocs de pierre, proche du réservoir, alimentait les moulins et autres industries échelonnés sur le Jourdan.
Montveran, construit en 1315 par Pierre de Luyrieu, est à demi rasé par le maréchal de Biron en 1595.
Symphorien d’Angeville épouse en 1584 Philiberte de Luyrieu et devient seigneur de Montveran et de Culoz, enfin Louise d’Angeville se marie avec Georges de La Fléchère. La famille de La Fléchère, reste de nos jours, propriétaire du château.
Culoz, c’est également le clos Poncet du nom du bressan Tony Poncet, illustre chirurgien « lyonnais » gendre de Lucien Tendret maire de Belley, célèbre avocat, fin gourmet auteur de La table au pays de Brillat-Savarin. C’est lui qui avait enjolivé les lieux qui furent occupés à la fin de la dernière guerre par l’écrivain Gertrude Stein et son amie Alice Toklas.
N’oublions pas de citer le fondateur de la Croix-Rouge Henry Dunant naturalisé français à Culoz et dont la famille possédait une propriété « La Chèvrerie ».
Visites guidées de Culoz : vendredis 26 juillet, 9 et 23 août, de 14h à 17h.
Informations pratiques.
En savoir plus sur les visites guidées 2019 de l'Office de Tourisme.
dimanche 2 juin 2019
Belley gastronomie : hôtel-restaurant Pernollet
Le 30 janvier 1821 Claude Pernollet, cocher, épouse Jeannette Touvier domestique.
Tous deux sont au service du baron de Villeneuve en son hôtel particulier rue des Capucins (aujourd’hui bâtiment de la mairie de Belley).
Cette même année, le couple s’installe comme aubergiste au 31 rue des Capucins à l’enseigne de l’auberge du Valromey. L’établissement se compose d’une salle à manger, d’une cuisine, de quatre chambres à l’étage de même au second étage. Une porte cochère permet d’accéder aux écuries.
Les générations de Pernollet se succèdent : François et Maurice puis Etienne. La clientèle augmente et évolue. L’établissement est modernisé et vers 1900, l’auberge du Valromey devient l’hôtel restaurant Pernollet.
Le mobilier est cossu, les peintures
des Bidault, Boulanger…ornent les murs.
Au départ la clientèle est
campagnarde, la mutation s’opère avec le succès de la ville
voisine, Aix-les-Bains et l’avènement de l’automobile. C’est
le roi Georges de Grèce, le prince Agha Khan puis les délégations
chinoises, japonaises… membres de la Société des nations basée à
Genève qui fréquentent le restaurant Pernollet. Ils furent
précédés par nos belleysans célèbres : Brillat-Savarin,
Lucien Tendret…
Dans « Itinéraire
du gourmet » Roger Moreau écrivait en 1977 à propos de
l’établissement Pernollet :
« Cette
maison était internationale, c’était un véritable relais de la
Société des Nations. François Pernollet fut l’un des trois
premiers chefs à obtenir 3 étoiles au Michelin avec Point à Vienne
et Pic à Valence ».
L’illustre Curnonsky, dénommé le
Prince des Gastronomes, qui fréquenta souvent l’établissement, dédicace ainsi une photo : « A tous les Pernollet
depuis des générations, votre Vieux Prince, Curnonsky ».
Ce ne sont que quelques exemples des
éloges qui accompagnèrent les talentueux cuisiniers belleysans que
furent les Pernollet qui, à l’origine était une cuisinière
Jeannette Pernollet.
Le livre d’or de l’hôtel témoigne
de la renommée de la cuisine Pernollet.
Haroun Tazieff, le célèbre
vulcanologue, mais aussi Paul-Emile Victor l’explorateur, les
écrivains Daniel-Rops, Louise de Vilmorin, Gertrude Stein, la
vedette des débuts de la télévision Jean Nohain, les peintres
Picasso, Picabia et combien d’autres s’y retrouvent
régulièrement.
L’établissement ferme durant la
dernière guerre et est occupé par les armées françaises,
italiennes puis allemandes avec les dégâts que l’on imagine.
En 1946 Ernest Pernollet et son épouse
rouvrent les portes l’hôtel-restaurant Pernollet avant de le
fermer définitivement en 1984.
Un dernier souvenir avec ces deux menus
qui donneront des regrets aux anciens qui ont fréquenté la table
Pernollet.
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