dimanche 2 avril 2023

"L’institutrice des enfants d’Izieu", de Dominique Missika



Octobre 1942 : Gabrielle Perrier originaire de Colomieu, institutrice suppléante est nommée à la colonie d’Izieu.

Elle a 21 ans et prend en charge une classe unique : cinq niveaux, une quarantaine d’enfants de 5 à 17 ans.



L’auteur restitue avec justesse le climat de l’époque et le travail de l’institutrice auprès d’une communauté d’enfants dont elle ne sait pas grand-chose : ce sont des réfugiés de toutes origines soudés par le danger et traumatisés par la perte de leurs parents.

Les conditions matérielles sont précaires : on manque de papier, de livres, de documents. L’institutrice, la directrice et tout le personnel font des miracles pour procurer aux enfants un havre de sécurité.




6 avril 1944. Les Allemands raflent la colonie. La directrice Sabine Zlatin et Gabrielle Perrier, absentes ce jour là échappent à la déportation.

Après la libération, on recherche le délateur. Plusieurs possibilités sont évoquées, aucune n’est concluante.

Suit une longue période de silence.

Gabrielle Perrier poursuit sa carrière dans la région, notamment à Ambléon puis à Tenay.

Klaus Barbie condamné par contumace est en fuite.

1971. Il est localisé. La Bolivie refuse de l’extrader.

1977. Gabrielle Perrier, qui s’est mariée avec Marius Tardy, prend sa retraite à Belley.

1983. Barbie est extradé et incarcéré à Lyon.

Il sera jugé pour crime contre l’humanité.

Gabrielle Perrier-Tardy témoignera.

1987. Le procès a lieu à Lyon en mai. Klaus Barbie refuse d’y assister.

Quarante ans après la déportation des enfants, l’opinion publique prend conscience de l’horreur évoquée par les témoignages.

La plaidoirie de Serge Klarsfeld, rappelant un à un les noms des 44 enfants assassinés et le sort de leurs parents déportés est un grand moment d’émotion.

Une association coprésidée par Sabine Zlatin et Pierre-Marcel Wiltzer, l’ancien sous-préfet, se constitue pour faire de la maison d’Izieu un musée mémorial.



14 avril 1994 Inauguration de la maison d’Izieu.

Un livre dense, simple, d’une écriture directe et sensible qui rend hommage à une institutrice discrète, décédée en 2010 à l’âge de 87 ans.

On peut regretter qu’à l’occasion de cette réédition il n’ait pas été tenu compte des remarques de Robert Mériaudeau concernant des erreurs ponctuelles.




Le site de la Maison d'Izieu : www.memorializieu.eu





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